Yamada Mumon Rōshi
Mumon Rōshi naît en 1900 dans un petit village de montagne du Japon. Enfant sensible doué d’un précoce talent littéraire, il compte devenir homme de loi afin de répondre aux espoirs de ses parents et à sa propre soif de justice. Cependant, profondément travaillé par des interrogations sur le sens de la vie, il délaisse ses études. C’est alors que Kawaguchi Ekai Rōshi, premier maître zen a être entré au Tibet, donne une conférence sur le thème du bodhisattva qui impressionne fortement Mumon Rōshi. Il décide de se consacrer à la pratique sous la férule de Ekai Rōshi, mais sa constitution fragile supporte mal la frugalité de la nourriture et l’extrême rigueur de la discipline. Il contracte la tuberculose. Décrété incurable par les médecins de l’époque, il vit reclus pendant deux ans, attendant la mort. Un matin, il se sent suffisamment bien pour ouvrir la fenêtre de sa chambre afin de laisser entrer la fraîcheur de la brise. Soudain, il prend conscience de la présence d’une grande énergie qui baigne toute chose et qui ne l’a jamais laissé seul. Il traduit cette expérience bouleversante dans un poème :
« Toutes choses sont embrassées
Par l’Esprit Universel
Ceci raconté par le vent frais ce matin »
Cette expérience marque le début de sa guérison. Peu de temps après il rencontre un révérend qui lui prescrit l’utilisation de feuilles de néflier et le guérit en trois mois. Ayant recouvré la santé, il se consacre à nouveau à la pratique du zen au monastère de Myōshin-ji, puis à Tenryū-ji sous la direction de Seisetsu Genjō Rōshi, ceci jusqu’à l’âge de cinquante ans. Il dirige ensuite le monastère de Shōfuku-ji à Kōbe et enfin assume la fonction de Supérieur de Myōshin-ji, la maison mère dont dépendent quelque trois mille temples et monastères.
Consacrant chaque parcelle de son énergie à son enseignement et à l’aide d’autrui, il dévoue sa vie à la réalisation de tous les êtres avec l’intensité d’un saint et est surnommé le Hakuin des temps modernes. Les dernières années de sa vie, la maladie le diminue gravement mais il continue à dispenser son enseignement à travers ses calligraphies. Il s’éteint à l’âge de quatre vingt huit ans, après avoir calligraphié son Poème d’avant la mort :
« Pour la libération des êtres,
Au bout du compte, il ne reste rien à dire.
Pas de mots (jap. mumon), pas de forme.
Il n’y a que l’abandon de toutes choses qui emplit ciel et terre. »
Confucianiste érudit, grand orateur, illustre calligraphe, auteur de nombreux commentaires des textes traditionnels ainsi que d’ouvrages modernes sur le zen, Mumon Rōshi est l’un des deux grands maîtres zen Rinzai de sa génération à avoir marqué le Japon entre l’après guerre et la fin du XXe siècle.
Kōno Taitsū Rōshi
Taitsū Rōshi a été Kanchō (supérieur) de Myōshin-ji de 2010 à 2014. Il a aussi été Président de l’Union Bouddhiste Japonaise de 2010 à 2012.
Il naît en 1930 dans la préfecture d’Oita, sur l’île de Kyūshū. Il entre à Shōfuku-ji en 1953, lorsque Mumon Rōshi prend la direction du monastère. Il est son premier disciple à recevoir la certification de rōshi. Il prend la direction de Shōfuku-ji en 1977. En 1994, il devient Directeur de l’Université Bouddhiste de Hanazono. En 2004, il quitte Shōfuku-ji et devient Supérieur du temple de Ryōmon-ji, près de Himeji, temple fondé par le maître zen du XVIIe siècle Bankei Ryōtaku. Après de nombreux séjours à la Falaise Verte pour diriger des sesshin, il vient une dernière fois en France, en 2010, pour consacrer le zendō de la Falaise Verte.
Kimura Taihō Rōshi
Taihō Rōshi, né en 1945 à Tōkyō, est diplômé de l’université de Waseda. Après 10 années de vie professionnelle, il entre au monastère de Shōfuku-ji et est ordonné moine par Mumon Rōshi. Après vingt cinq ans de vie monastique, il devient successeur dans le dharma de Taitsū Rōshi et prend la direction de Shōfuku-ji en 2004. Il prend sa retraite en 2016 pour s’installer lui aussi à Ryōmon-ji.
Iwamura Sōkō Rōshi
Sōkō Rōshi naît en 1970 dans la préfecture de Gifu. À l’université, il se spécialise dans l’histoire du bouddhisme, puis entre au monastère de Zuiryō-ji, dans la ville de Gifu. Il y reste dix ans, puis occupe une position de chercheur en études bouddhiques. Il renoue avec la vie monastique zen, à Shōfuku-ji, en 2012. Il devient supérieur de Shōfuku-ji en 2016.